Maintenant que l'été revenait petit à petit, et les températures plus douce aussi, ainsi, les lieux d'ombres regorgeaient d'animaux, aussi bien carnivores qu'herbivores. La saison de la famine était finit, et tous les Territoires affluaient de chasseurs lupins qui auraient bien tués un bon nombre de lapin et de cerf juste pour le plaisir de planter leurs crocs dans la chair fraîche et épaisse du gibier revenue.

Lueur regardait le ciel. D'un bleu éclatant, de petits nuages cotonneux parsemés cependant la large étendue. Les rayons du soleil tapaient contre le pelage blanc de la louve, miroitant ses poils d'une belle couleur argenté. La Mentor avançait dans la savane, enfonçant ses pattes dans la terre sèche, presque comme du sable, laissant derrière elle un tracé distinct de son passage. Les oreilles pointées vers l'horizon, elle regardait devant elle avec fierté. La queue dressée, elle tournait en de petits cercles circonscrits. La lupine marchait à travers les herbes hautes et broussailleuses, se taillant un chemin indéfini par delà la savane.

Des nuages de poussières s’élevaient du sol, irritant les yeux. La chaleur englobait le lieu. Sa langue rose pendante, la louve respirait bruyamment pour cause d’un air trop sec. Son pelage d’hiver tombé, on pouvait voir ses muscles roulés sous sa chair, montrant la puissance de l’animal. Elle s’arrêta et s’assit pour regarder autour d’elle. A une distance moyenne se trouvait un troupeau de gnous. Le groupe devait regroupé des centaines de tête, et s’y attaquer seul dégagé du suicide. Sous peine d’une nourriture intouchable, Lueur décida de partir à la recherche d’un point d’ombre. Un peu plus loin derrière le troupeau de gnous, un haut ensemble de rocher s’encrait. L’Aventure se releva et se dirigea vers celui-ci. Contournant avec grâce les herbivores, elle s’étonna du nombre réel de ceux-ci qui dépassait la double centaine.

Le rocher lui aussi était moins loin qu’elle ne le croyait et elle y arriva plus rapidement que prévu. La roche était lisse comme de la pierre ponce, et il semblait dur de pouvoir y monter. Elle en fit une première fois le tour et retourna à l’endroit le plus facilement escaladable. Elle observa avec minutie les feintes, puis banda ses muscles arrières et sauta avec force sur une première marche, et fit de même jusqu’au sommet de son promontoire. Par chance, un arbre surplombait le tout. Tournant plusieurs fois autour d’elle-même, elle se roula en boule sous celui-ci, la queue lui entourant les pattes.

La douceur chaleur du soleil molletonnait Lueur dans un divin confort. Le calme de la savane lui faisait un bien fou en comparaison à l'agitation des autres Territoires, et on est jamais mieux à l’abri que chez nous. Elle ouvrait de temps en temps les yeux, vérifiant si nul ne lui voulait de mal. Le troupeau de gnou étaient tout à fait calme, et broutait avec lenteur l'herbe haute et sèche de la plaine, quand tout à coup, il sembla avoir de l'agitation parmi les herbivores. Le léger remous se transforma ensuite en une folle course poursuite en direction du nord. Intriguée, la louve descendit de son promontoire et alla voir le spectacle de plus près.

C'était visiblement un loup qui avait semé cette pagaille. Trimballé d'un sabot à un autre, il était ballotté par le flux des gnous en furie. D'autant qu'elle pouvait le voir, c'était sans doute un mâle, vu sa taille et sa corpulence au pelage gris sali par sa poussière du sol. Son odeur ne venait pas jusqu'au museau de la louve, les relents des ruminants empêchant toute perception. Décidant d'un geste solidaire de l'aider, elle banda les muscles de ses cuisses et se jeta dans le troupeau. Alertés, ils virèrent à gauche. L'Aventure courait à leurs côtés, prenant garde de ne pas en approcher un de trop près. Ils coururent ainsi une courte minute, puis quand elle estima qu'ils étaient assez loin, elle arrêta de courir. Elle faillit se prendre un animal à plusieurs reprises de plein fouet, mais les évita avec grâce.

La Mentor arrêta sa course et repris son souffle, la langue pendante. Regardant autour d'elle, elle retrouva rapidement l'immense rocher sur lequel elle était tout à l'heure, et se dirigea vers celui-ci. Elle avança avec lenteur pour compenser avec la vitesse qu'elle avait prise tout à l'heure.

Elle retrouva avec facilité le loup. Elle attendit un peu de le reconnaître avant de s'approcher. Lueur était plus vieille que lui, et un peu plus grande aussi, mais il était probable qu'il la dépasse un jour. Son pelage grisâtre était bouffant et emmêlé de la lutte qu'il avait eut contre les gnous.

HRP: