Elle soupira. La vie était vraiment injuste, les meilleurs partaient si souvent les plus tôt, et c'était terrible pour leurs connaissances. Eux, après tout, étaient mort, ils ne ressentaient pas la peine, le vide qu'ils laissaient derrière eux. Jazz respirait doucement dans la fourrure de Stan, le caressant de temps en temps du bout de son nez.
"Certaines personnes font des choses sans raison... La vie est dure, souvent injuste. Mais elle est aussi merveilleuse parfois, il faut se concentrer sur les instants de bonheur..."

Jazz était totalement pris au dépourvu. Elle ne savait pas quoi répondre. La louve ne voulait pas rajouter de la peine à son ami dans un moment pareil, mais elle ne pouvait pas non plus mentir sur ses sentiments. Elle aimait beaucoup Stan, c'était devenu, en quelques jours, son meilleur ami, son frère. Elle avait du respect, de la tendresse et des sentiments très forts pour lui, mais elle ne ressentait pas de l'amour.

C'était la première fois qu'un loup lui disait ça. La mexicaine avait beau être timide et ne pas du tout en profiter, elle savait tout de même qu'elle plaisait généralement aux mâles. Mais elle n'avait jamais été vraiment aimé de cette façon là. Elle était totalement prise au dépourvu.

"Je suis très flattée, Stan. Je ne veux pas de faire de mal, mais je ne peux pas te mentir non plus... Tu représentes beaucoup pour moi, tu es le loup qui prend le plus de place dans mon coeur, mais je ne partage pas les mêmes sentiments que toi.."

Ces yeux étaient tristes. Elle avait honte et se détestait pour avoir à lui faire ça, mais elle savait qu'elle lui ferait encore plus de mal si elle lui mentait, et se rétractait plus tard.

Jazz regardait Stan avec douceur, un léger sourire aux lèvres. Il avait réagit de façon tout à fait merveilleuse. Elle savait qu'elle avait une chance inouïe d'avoir un tel loup près d'elle. La petite louve lui murmura un merci, puis regarda la tombe un moment. Elle se disait que, plus tard, elle et lui allaient être comme ça aussi, sous terre. Tu viens Jazz? Levant ses grands yeux vers lui, elle le regarda un moment en silence avant de parler :
"Tu es une personne extraordinaire Stan."
Puis elle se leva, et se mit à marcher entre les tombes, doucement.

La louve sourit encore au loup qui venait de la remercier. Elle n'accélérait pas son pas, marchait toujours lentement entre les tombes. Alors tu veux faire quoi? Elle ne savait pas. Jazz se sentait assez triste, entourée de toutes ces tombes. Ça lui faisait se passer des questions lugubres : qu'y avait-il après la mort? comment vivrait-elle dans 10 ans ? vivra-t-elle jusque là ? Aura-t-elle vécue la vie qu'elle espérait mené, pleine d'aventure et d'amour ?
Elle regarda Stan, comme si elle s'attendait à ce qu'il réponde instantanément aux questions qu'elle se posait, puis réalisa qu'elle n'avait rien dit. Elle secoua sa jolie tête pleines de dessins, puis regarda autour d'elle :

"Tu attends quoi de la vie Stan ?"

Sa voix était douce, et même si sa question pouvait paraître un peu tristoune et bizarre, elle avait aussi un petit accent joyeux, soutenu par un joli sourire.

La jolie mexicaine sourit. Oui, c'était ce qu'elle voulait au final, mais avant...

"Quand j'étais petite, ma mère me racontait tout le temps des histoires sur des personnes qui avaient vécu des choses extraordinaires, fait des choses extraordinaires... J'aimerais bien vivre une de ses histoires, rien qu'une seule, avant de fonder une famille."

Puis, en y pensant pendant qu'ils parlaient d'enfant :

"Au fait, j'ai été nommée Nourrice ! C'est super, non ? Je sais pas si je serais à la hauteur, mais c'est motivant !"