Sea of life [Pv: Omaha]

Omaha & Keïra

Spoiler:

Comment pouvait-on décrire la fin de l’hiver ? Le début du printemps ? La louve venait à court de mots en y pensant. Alors qu’elle aimait l’hiver, son pelage blanc la camouflant totalement dans l’épaisse neige, le printemps était quelque chose de bien autre. Bien plus vivable. Les petits oiseaux qui chantaient depuis le lever du soleil. Les arbres et autres plantes qui reprenaient des couleurs. La majorité des animaux avaient enfin leurs petits, tant attendu. Des petits faons courant auprès de leur mère, des petits oisillons dans les nids des oiseaux. Il s’agissait d’une grande bouffée de nouvelle vie.

Plutôt dans la journée, Keïra était arrivé sur la plage. Après avoir regardé à droite, à gauche, à droite.. Elle avait pris son élan pour se jeter à la mer. Étant sûre qu’il n’y avait personne d’autres qu’elle, elle s’était mise à jouer avec les vagues. Les éviter, les laisser la rattraper sur le sable. Elle s’était même roulée dans le sable, oubliant pour une fois la propreté de son pelage. Parce que du sable, c’est ennuyant. Ça vous colle dans les poils. Mais elle s’était empêchée de penser à cela. Elle avait profité du soleil, de la chaleur du sable et de la fraîcheur de l’eau. Et après quelques heures de jeu, elle s’était arrêtée.

Mais elle était restée. Alors que la nuit approchait à grands pas, que le soleil commençait à descendre et que la chaleur du jour laissa place à la fraicheur de la nuit. Pour l’instant, il ne faisait bien froid. Mais Keïra se doutait que, dans quelques heures, elle ne pourrait rester ici sous risques de finir congelé. Oh, depuis le temps, son poil avait séché, et l’endroit où elle était confortablement allongée dans le sable était bien chaud. Mais une brise de vent vint elle aussi faire son apparition. Tout en poussant un soupir, la louve se dit que ce n’était pas la fin du monde. D’origines arctiques, elle supporterait le froid sans problème.

Omaha marchait doucement sur la plage. Sa patte antérieure gauche lui faisait mal à cause de l'humidité, mais étonnement moins que d'habitude, il était donc content. C'était la fin de l'hiver qui lui avait donné son vrai nom, le début des beaux jours... Il aimait cette saison ; voir la vie reprendre le dessus, les couleurs se multiplier, le froid régresser... Ça le rendait d'une humeur paisible, lui insufflait de l'énergie et de la paix.

Son regard diamant parcourait la plage, la mer, et le ciel qui en cette fin de journée prenait une couleur rose orangé magnifique. Une légère brise commençait à souffler, et lui amena l'odeur d'une louve de sa meute. Curieux par nature, le loup gris accéléra l'allure et aperçût une louve blanche couchée sur la plage, en train de profiter du moment, comme lui. Il s'en approcha d'un pas léger, et s'arrêta une fois prêt d'elle. Il s'assit.

"Bonjour, cela vous dérange si je vous tiens compagnie ?"

Spoiler:

Fermant lentement les yeux, la louve profita des derniers rayons de soleil. Elle finit par apporter son attention sur ses rêves, ses pensées. Elle n’avait toujours pas parlé à Kimi et s’en voulait d’ailleurs un peu. C’est alors qu’une voix vint la sortir plus ou moins de son petit monde. Ouvrant les yeux et levant la tête, la louve regarda le loup en face d’elle. Un tranquille à première vue. Elle lui sourit en lui répondant.

« Au contraire, un peu de compagnie me ferait le plus grand bien. »

Il n’était pas chouette de passer ses journées seule. Et quand la louve n’était pas avec une de ses rares amies, ou en train de draguer on ne sait qui, c’était ce qui arrivait.

« Je m’appelle Keïra, et vous êtes ? »

[Omg, c'est trooop bow **]

Au contraire, un peu de compagnie me ferait le plus grand bien. Tant mieux, il se serait senti un peu stupide si elle lui avait dit le contraire. Mais la louve avait l'air sincère, alors il se dit que ce n'était pas seulement par politesse qu'elle avait dit ça. Elle se présenta. Keïra.... C'était beau comme nom, mais après tout, en avait-il déjà trouvé un moche ? Certain était parfois un peu... bateau, mais moche, non. Bref, il se présenta lui aussi.

"Omaha, enchanté. Je suis un Tranquille depuis peu."

Assis comme ça, sa vieille cicatrice lui faisait mal. Aussi s'allongea-t-il, de façon à voir et la mer, et la demoiselle.

[Oui, c'était vraiment sublime !]

"Enchantée, Omaha."

Il était toujours bien de faire de nouvelles rencontres. Encore plus quand il s'gaissait de mâles. Pouvait-on lui en vouloir? Sans doute. Keïra posa sa tête sur ses antérieurs, tout en gardant un oeil sur le tranquille.

"Et jusqu'à présent, que pensez-vous de notre meute?"

Omaha, lui, aimait faire des rencontres tout court. Il aimait détailler les gens de ses yeux au couleur du cristal, voir leurs émotions, connaître leur vie, leur histoire... Ainsi, il espérait un jour comprendre la vie dans son ensemble. Aussi avait-il sont regard fixé sur la louve Arctique. Et jusqu'à présent, que pensez-vous de notre meute ? Il réfléchit un instant.

"Elle est parfaite pour qui cherche la paix. Sinon, j'imagine qu'il faut peut-être aller voir ailleurs. Vous êtres née ici ?"

Oui, la paix. Alors que la louve repensait à certaine rencontre, elle failli rire. La paix? Si on restait au plus profond des terres tranquilles, peut-être. Elle lui sourit quand il posa la question, question qu'elle n'aimait pas mais bon.

"Non, je suis née loin de ces terres. Mais certains évènements m'ont poussée à venir ici. Je présume que c'est plus ou moins la même chose pour vous?"

Keïra ne pouvait s'empêcher de parfois comparer les terres de People Wolf comme un grand refuge.

Je présume que c'est plus ou moins la même chose pour vous? Le loup hocha la tête avec un sourire.

"Oui, plus ou moins."

Il n'aimait pas trop cette question non plus. Mais il fallait bien commencer par quelque chose, non ? Qu'allait-il demander après ? Sa couleur préférée ? Son âge ? Les rencontres seraient plus simple si on considérait d'emblée qu'une nouvelle connaissance était comme un ami de longue date. Alors, on pourrait parler de la pluie et du beau temps, mais aussi de chose plus profonde sans passé pour un sans-gêne. Cette idée le fit sourire, et il promena son regard blanc sur la mer.

"C'est magnifique ici. Je n'avais jamais vu la mer avant d'arriver sur ces terres. "

Touché. Un point commun que les deux canidés n'aimaient pas évoquer. Oh, la louve n'avait pas dit sa phrase pour être méchante. Mais voilà, le passé n'était pas souvent quelque chose qu'on aimait évoquer. Elle leva alors la tête et regarda l'horizon. Lointain et magnifique.

"Moi non plus. Mais depuis que je l'ai vu, c'est devenu mon endroit préféré. Malgré le vent qui se veut parfois glacial, les mouettes et leur vacarme.. Surtout le couché et le levé du soleil. Magnifique, vous ne trouvez pas?"

(Omaha : "C'est magnifique ici" ; Keira : "Magnifique, vous ne trouvez pas ?" XD
Mais je comprends ta distraction : je déteste les débuts de sujet, je trouve jamais rien à dire...)

Le loup gris hocha la tête.

"Je trouve ça superbe, et plein de puissance. Quand on voit toute cette eau à perte de vue... On se sent petit."

Omaha n'était pas petit pour autant. De forte carrure, la fourrure encore épaisse, il aurait été parfait dans son genre sans cette affreuse cicatrice. Bien qu'il n'ai passé les quatre ans qu'il y a peu, il avait par contre l'air d'être plus mature, plus calme qu'il n'aurait dû l'être.

"Vous avez voyagé avant d'arriver ici ?"

[Écrire des messages quand je suis crevée, mauvaises idée xD]

La louve écouta attentivement le loup. Et discrètement, elle l’observa. Il était bien bâti. Une chose que nombreux mâles avaient en commun. Parfois, ça donnait l’impression à la louve d’être toute petite. Mais elle lui remarqua une cicatrice. Se demandant ce qui avait bien pu lui arriver, elle se décida à lui demander plus tard.

« Un peu. Mais je voyage depuis mon enfance. Et vous, d’où venez-vous ? »

Le loup gris regarda la louve l'observer. Machinalement, quand elle en vint à voir sa blessure, il bougea la patte pour la rendre plus discrète, juste pas habitude.

"Je viens d'une forêt au nord-ouest d'ici, à un mois de marche environs. Elle ressemblait beaucoup à la forêt qu'il y a sur notre territoire, des grands et vieux arbres, pas mal de gibier. Elle était vraiment belle."

Il avait un sourire aux lèvres quand il en parlait, et sa voix montrait l'affection qu'il avait pour chez lui.

N'aimait-il pas que l'on sache qu'il ai une blessure? Qui sait. La louve finit par poser son regard sur les oreilles du loup. Une soudaine envie de les mâchouiller lui vint. Ah, mauvaise idée.

"Pourquoi es-tu partis?"

Trop de curiosité. Mais alors que beaucoup préféraient ne pas le demander, la louve ne se gênait pas. Après tout, tout le monde avait un passé et c'était à eux de décider si on voulait que cela se sache ou non.

La louve regarda ses oreilles d'un air étrange, il les secoua donc machinalement. Pourquoi es-tu partis ? Bien que la réponse ne soit pas drôle, il sourit. La louve était un peu sans gêne, les gens évitant généralement de poser cette question dans les trois secondes suivant leur rencontre. Mais bon, ça allait finir par venir sur le plateau de toute façon. Après tout, la meilleur façon d'apprendre à connaître quelqu'un est en sachant d'où il vient et ce qu'il a vécu.

Son regard blanc jusque-là fixé sur elle parcourût la plage, s'assombrissant un peu.

"Il y a eu une guerre. Quand elle fût fini, je pouvais voir tout ce que j'avais perdu dans le regard de ma famille et dans chaque recoin de paysage. C'était un fardeau trop lourd à porter, alors je suis parti."

Il ne dit pas qu'ils avaient gagné la guerre, car après avoir perdu un frère et tant d'amis, il n'avait pas dans son coeur le sentiment d'une quelconque victoire.

"Et vous ? Qu'est-ce qui vous a amené ici ?"

Son regard adamantin était de nouveau sur elle, curieux.

Des ingrats. Certains étaient des ingrats. Parce que la louve avait plus au moins compris ce qui avait poussé le loup à partir. Et elle trouvait cela horrible. Des ingrats, des idiots. Comment oser ?! Ou avait-elle mal comprit ? N’était-il pas partit parce qu’on lui faisait des reproches ? Et qua sa conscience lui restait entraver la gorge. Pendant une fraction de seconde une certaine colère passa dans les yeux de la louve, avant que son regard reprenne une lueur sympathique et plus ou moins douce. Par simple instinct, -l’instinct gamine ou dragueuse, elle ne le savait pas-, Keïra se leva. Pour se coucher directement après. Simple changement, elle était maintenant à côté du mâle. Si pas carrément contre lui.
Certains penseraient d’abord si l’autre canidé ne serait pas déranger par un tel geste.

Chez la louve, la pensée ne lui traversa même pas l’esprit. C’était comme lui montrer sa compréhension, son soutien et bien plus. Puis, elle se décida de lui répondre, posant sa tête sur ses antérieurs en fermant les yeux. Priant dieu ne sait qui pour que le mâle ne bouge pas. Déjà que ça la dérangerait, -elle se serait levée pour rien et aurait fait un geste de réconfort mal apprécié-, mais en plus, il commençait à faire froid. Tout le monde sait que quand on se colle à un congénère, on a plus chaud. Et c’était déjà ça de pris avec !

« On peut se tutoyer ? » Elle venait de la faire, par habitude, mais autant toujours lui demander si ça ne le dérangeait pas. « J’ai cherché ma mère adoptive qui était venue par ici. Je l’ai trouvée et j’ai décidé de rester. Rien de bien intéressant. »

Omaha suivit la louve du regard lorsqu'elle se leva, s'approcha et s'allongea près de lui. Très près. Trop près ? En réalité, peu lui importait. Enfin, pas que ça lui déplaise non plus, hein ! Keira était gentille, il commençait à avoir froid, et il n'était pas du genre à être intimidé par la proximité, ni à penser que cela voulait forcément dire qu'elle était intéressée. Principalement parce qu'il ne savait pas ce qu'on pourrait lui trouver. Bref. Elle posa sa tête sur ses antérieurs et ferma les yeux. Il ne bougea pas plus. On peut se tutoyer ? Il hocha la tête doucement. Elle ne le voyait pas, mais elle sentirait le mouvement. J’ai cherché ma mère adoptive qui était venue par ici. Je l’ai trouvée et j’ai décidé de rester. Rien de bien intéressant.

"Vous avez donc une famille ici, c'est une chance. Est-elle de notre meute ?"

La louve, maintenant couché, avait le sentiment d'avoir oublié quelque chose. Mais ne trouvant plus la chose en question dans sa mémoire, elle se dit que si elle l'avait oublié, c'est que ça n'avait pas d'importance, non?

Le loup accepta ainsi donc qu'ils se tutoient, pourtant, dans sa phrase, il la vouvoyait encore. Elle avait l'impression d'être une vieille louve au gouffre de la mort quand on la vouvoyait. Horrible sentiment.

"Malheureusement, non. Ma mère adoptive est la nourrice nocturne, Xara."

Au moins, ce n'était pas comme si elle devait dire quelque chose d'affreusement horrible. Xara n'était pas connue pour être une aussi grande sanguinaire que ça. En fait, c'était tout l'inverse. Et dans un sens, cela permettait à la louve de ne pas se sentir mal en avouant qu'elle considérait une sanguinaire, ou une nocturne, comme de la famille.

Puis, comme le loup n'avait pas bougé, la louve soupira de contentement. Un merveilleux paysage avec quelqu'un pour la tenir au chaud. Que vouloir de plus? Il ne manquerait plus que le lapin à dégusté avec. Comme les humains le font avec le popcorn. Ne demandez pas comment elle savait de telle chose.

"Et qu'y avait-il de si intéressant sur People Wolf pour y rester?"

Question peut-être un peu mal formulé, mais la louve se sentait presque perdue dans un léger sommeil.

Malheureusement, non. Ma mère adoptive est la nourrice nocturne, Xara.

"Du moment que tu peux la voir, ce n'est pas si important après tout."

Et qu'y avait-il de si intéressant sur People Wolf pour y rester ?

"Je ne le sais pas encore. Je m'y suis simplement senti bien au moment où j'y ai posé la patte pour la première fois. Et toi ? tu n'as jamais pensé à repartir ? "

Il avait raison. Tant qu'elle pouvait voir Xara, elle était heureuse. Il lui demanda alors à son tour pourquoi elle était restée. Elle aurait voulu lui répondre la même chose que lui. Il était vrai que, parfois, on arrivait à un endroit et on se décidait d'y rester. Bien que cela soit étrange, si l'on avait encore de la famille autre-part. Keïra avait elle aussi des frères et soeurs, loin d'ici. Elle ne pensait jamais à eux, ils ne devaient jamais penser à elle non plus. Quand ils avaient été assez grands et qu'ils avaient comprit qui leur père avait été, il y eu comme un grand vide. Les louvards et louvardes, jadis si proches, étaient devenus distant. Avec l'ultime conviction qu'ils avaient en eux le sang d'un traître. Et que peut-être, l'un deux deviendrait comme leur père. Jadis, ce fût Xara qui leur fit comprendre le contraire. Ils étaient uniques, adorables. Aucun d'entre eux ne suivrait ce chemin. Mais dès qu'elle disparru, les jeunes loups s'étaient tous perdu de vue. Peut-être étaient-ils tous partit pour la même quête, celle de retrouver leur mère adoptive. Peut-être pas.

"À mainte reprises. Quand l'on reste au même endroit, on a plus vite une réputation, des amis et des ennemis. Jadis, je n'aimais pas m'attacher aux autres, non pas parce que j'étais plus solitaire. Mais parce que j'avais connu la trahison et que ça m'avais rendue méfiante, voir sanguinaire. Et j'aimais jouer avec les mâles. Pourtant, dès que je suis entrée dans la meute tranquille, tout a changé, je ne sais même pas pourquoi. Cependant, je ne suis restée que pour Xara."

Le mâle l'écouta attentivement, en silence. À mainte reprises. Quand l'on reste au même endroit, on a plus vite une réputation, des amis et des ennemis. Il hocha la tête. Jadis, je n'aimais pas m'attacher aux autres, non pas parce que j'étais plus solitaire. Mais parce que j'avais connu la trahison et que ça m'avais rendue méfiante, voir sanguinaire. Son nom à lui étant un mot d'une autre langue voulant dire "le Sanglant", il était le premier à savoir que tout était possible ; il ne montra donc pas plus d'étonnement que ça. Et j'aimais jouer avec les mâles. Cela le fit sourire. Les pauvres. Pourtant, dès que je suis entrée dans la meute tranquille, tout a changé, je ne sais même pas pourquoi. Cependant, je ne suis restée que pour Xara.

"Vous avez dû rencontré du monde depuis ? Des amis, le reste de votre famille... C'est tout autant de racines qui vous rattachent à ses terres. "

"Oui, plus au moins."

Et quels amis, quelle famille! M'enfin, trop près du sommeil, la louve n'avait plus l'énergie à penser à ça. Tout devint noir dans son esprit, aucune idée ne lui passait plus par la tête. Elle n'était pourtant pas si fatigué que cela, et n'avait rien fait pour. Peut-être étais-ce parce qu'elle avait quelqu'un près d'elle que le sommeil lui vint. On dort toujours mieux quand on sait qu'il y a quelqu'un près de soit, enfin, chez Keïra c'était comme ça.

"Je m'excuse d'avance pour m'être endo.."

Elle n'eu même pas le temps de finir sa phrase qui ne se fit qu'entendre dans un soupire. Laissez tomber le 'pas si fatigué que ça'. Elle était crevée. Pour finir, ne rien faire devait être très fatiguant comme pouvait si bien le prouver la louve dormante.

La louve s'endormit tout en s'excusant de le faire. Cela fît sourire le loup gris. Cela ne le gênait pas, au contraire ; cela voulait dire qu'elle se sentait assez à l'aise en sa présence pour se rendre vulnérable. Par contre, il l'enviait. Sa dernière bonne nuit de sommeil remontait à bien longtemps, plus d'un an, depuis qu'il avait abandonné Winter pour devenir Omaha. Depuis, dès qu'il fermait les yeux, il voyait le carnage, le visage de tous les loups qu'il avait tué, et de tous ceux de son camp qui avaient trouvé la mort. Comment dormir avec de telles images en tête ? Alors il ne se reposait que quelques heures, somnolant, plus proche de l'éveil que du sommeil.

Son regard se porta vers la louve. Il se demande ce qu'elle pouvait bien penser, de quoi elle pouvait rêver en ce moment. Faisait-elle un de ses rêves qui paraissent bien réel mais au réveil sont tout à fait absurde ? Ou au contraire, un de ceux après lesquels il fallait prendre quelques minutes pour différencier le faux du vrai, et réaliser que ce dont on a rêvé ne s'est jamais réellement passé ?

La louve n'avait pû s'empêcher de s'endormir. Pourtant, au début, elle ne rêvait de rien. Elle n'était entourée que du vide, entouré du noir. Puis, un rêve commença. Peut-être pas un rêve, mais une réalité. Toujours plus au moins consciente d'une présence près d'elle, elle rêvait qu'elle était couchée quelque part dans l'herbe, Omaha à côté d'elle. Puis, au loin, elle revu ses frères et soeurs. Ne jamais plus s'endormir après avoir pensé à eux. Avait-elle un jour espéré d'en voir un débarquer ici? Sans doute. Mais elle savait qu'ils ne pouvaient plus se regarder sans se rappeler qui était leur père.

D'ailleurs, qu'est-ce que faisait Omaha dans son rêve? Oui, elle rêvait souvent, quand quelqu'un était avec elle, cette personne était aussi dans ses rêves. Sauf que, quand elle lui jeta un nouveau regard, il était devenu tout blanc. Et trois fois plus grand qu'elle. Alors, son regard se posa sur ses propres pattes. Là voilà un lapin. Pourquoi toujours un lapin? Pourquoi pas une fois un cerf, un ours? La louve soupira dans son sommeil.

Oh non, le rêve ne terminait pas avec le loup qui mange le lapin. L'inverse était aussi vrai. Le lapin courrait derrière le loup, ayant la ferme intention de le manger. Son sommeil semblait durer des heures, alors qu'elle avait à peine dormi quelques minutes. Keïra tombait facilement endormie, plus vite qu'un mort ne mourrait. Se réveillant, elle resta pourtant couché et les yeux fermé. Ne se rappelant pas de son rêve les premiers instants. Puis, elle finit par ouvrir les yeux. Toujours fatiguée, néanmoins, elle tourna légèrement la tête pour observer le loup. Et ne pu s'empêcher de rire doucement en se rappelant de son rêve, du lapin qui l'avait coursé.

Une dizaine de minutes après s'être endormie, la louve se réveilla, tourna son regard vers lui, et rit. Curieux, le loup tourna légèrement la tête sur le côté, comme un loupiot qui se pose une question.

"Un bon rêve ?"

Étant donné qu'elle avait pas mal gigoté pendant son sommeil, il se dit qu'elle avait sûrement rêvé qu'elle courrait ou qu'elle chassait. Mais cela n'était pas suffisant à la faire rire. Alors quoi ? Il l'enviait en tout cas. Il ne se rappelait même plus de la dernière fois qu'il s'était réveillé en souriant.

La louve hésitait à raconter son rêve. D’un parce qu’il était étrange, de deux.. Les mâles et leur égo ? Sans doute. S’arrêtant de rire, elle soupira et ferma les yeux, comme pour revivre son rêve pendant qu’elle le racontait au loup.

« Tu étais dans mon rêve, toi le loup et moi le lapin qui va se faire dévorer. Sauf que chez moi, ça tourne toujours à l’envers. Le lapin courrait derrière le loup pour le manger. »

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