Nawël & ?

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Courir, courir, encore courir. User de ses muscles et de son intelligence, éviter les pièges, dévier les ruses, faire preuve de malice. Nawël traquait sa proie depuis maintenant deux bonnes minutes, et le temps lui paraissait si rapide ! Cachée derrière un petit monticule de neige tombé d’une branche qui la cachait de son ombre, la loupiote épiait un petit lapin égaré. Nerveux, ses oreilles tressaillaient, et il regardait sans cesse de tout côté, regardant si un prédateur n’était pas sur sa route. Grattant le sol de sa patte, la Tranquille imagina qu’il était sans doute en train de chercher un gland caché pour les provisions hivernales par sa famille, d’autres congénères ou encore d’autres espèce animal. La petite boule de poils au pelage plutôt foncé, n’avait pas d’avantage dans la neige, plus blanche encore que les nuages. Tirant la langue, elle avait vu que le vent se dirigeait dans le sens contraire à sa position par rapport à l’autre animal, ce qui l’arrangeait bien. Malheureusement, l’enthousiasme de la petite était visiblement trop important, et ses petits tressaillements de joie avertir le lapereau, qui partit en courant. Consciente de son erreur et de la peine à trouver de la nourriture en hiver, Nawël banda ses muscles et sauta en direction du fuyard. Tous les deux jeunes mais rapides, ils s’engagèrent dans une course poursuite sans pareil. La proie avait l’avantage de sa petite taille, qui lui permettait de se faufiler là où bon lui semblait, de la taille de ses pattes arrières, assez démesurées, et la chasseuse avait un don pour effectuer des dérapages rapide et efficaces, la taille de ses muscles, mais aussi sa capacité à courir à une vitesse de pointe pendant de nombreuses minutes. Ses pattes s'embourbaient dans la neige, mais la fièvre de réussir sa traque l'enveloppait, et ses membres touchaient à peine le sol. Comblant sans peine son retard, elle fut bientôt à moins d’un millimètre du lapin. Augmentant en vitesse, la loupiote dépassa l’animal pour arriver à hauteur de sa nuque et, alors qui s’apprêtait à tourner à droite, autant dire dans la direction de Nawël. Elle le planta ses incisives d’un coup sec, bien mesuré, qui tua la bête sur le champ. La petite aurait bien aimé que son Mentor voit ça... Avant de se ruer sur l’animal mort, elle prit tout son temps pour lécher le poils de la bête, avant d’enfoncer ses crocs dans la chair du petit.

Nawël & Opaline

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La loupiote savourait avec délice sa proie. Certes, la chair était pauvre, mais le goût du sang frais coulant dans sa gorge lui procurait le plus grand plaisir. Poussant un petit grognement de satisfaction personnel, elle replongea ses crocs dans la bête décédée. Soudain, le vent souffla une bise glaciale. Les poils du collier, du poitrail et de l'échine se hérissèrent tandis que ses babines se retroussaient légèrement, énervé par le climat. * Ami Eole, pourquoi donc ce soudain mouvement d'agressivité ?! La Tranquille sentit bientôt parvenir à ses narines le doux parfum de sa meute. D'après les relents de l'animal, il ne devait pas être ici depuis longtemps, car des senteurs étrangères émanaient de son odeur. Le loup ne tarda pas à arriver sur les lieux, ou plutôt que loup, c'était une louvarde, atteignant presque l'âge adulte. - Salut ! Je m'appelle Opaline et toi ? Nawël se dit pour elle même que la nouvelle arrivée était bien téméraire pour une première rencontre, de plus que c'était même peut-être le premier loup qu'elle rencontrait sur les Terres de People Wolf. Décidant de faire masque neutre pour le moment, la loupiote se présenta à son tour. - Bonjour Opaline, je me nomme Nawël. Es-tu nouvelle ici ?

Nawël & Opaline

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La louve se mit à incliner l'échine en guise de bonjour. Nawël trouva ce geste bien cérémoniel, mais le geste qui donnait ton au respect plaisait bien à la petite qui baissa rapidement la tête à son tour. -Enchantée. Oui, je viens seulement d'arriver parmi les Tranquilles. Ses impressions se confirmèrent, et la loupiote commençait à se demander d'où la louvarde pouvait bien venir. Il faut dire que son poils était épais et long, et sa couleur blanche la faisait passer pour une louve Arctique, ce qui était d'ailleurs sans doute le cas. Sans doute que l'odeur du sang du lapereau était alléchante pour tous, car le ventre d'Opaline se mit à émettre un bruit sonore de gargouillement. Le froid de l'hiver se faisait d'autant plus sentir que la faim demeurait courante... La Tranquille posa son arrière-train sur le sol et regarda le ciel avant envie, comme si elle avait envie de s'élever dans les airs... -L'hiver est rude. Répondit la loupiote la plus âgée. Nawël hocha doucement de la tête. Il était vrai que, d'après des échos qu'elle avait entendu des Anciens, il était rare de voir des hivers si tenaces que celui-ci, ainsi que des températures si négatives. Comme pour lui donner raison, de nombreux flocons se mirent à tomber en rafales. Frisonant légèrement, la loupiote attrapa sa proie par la nuque et la traîna jusqu'au creux d'un arbre, laissant derrière elle une belle trace de sang odorant. Se fichant dans un coin de son refuge, elle émit un petit aboiement pour indiquer à Opaline de la rejoindre, balayant le fait qu'elle désirait jouer dans la neige. Nawël finirait d'abord son repas avant de voir ce qu'elle souhaitait faire. - C'est vrai qu'il est dur de trouver des proies de taille convenable... Même si personnellement, la taille m'importe peu à mon âge.

Nawël & Opaline

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La louvarde la suivit finalement, et ça ne semblait pas être de vive joie. L'estomac de Nawël se remplissait doucement, et la faim commençait à se tarir. Pointant sa proie du museau, elle invitait Opale à se servir si elle le souhaitait, de plus qu'il restait pas mal de chair du au petit appétit de la loupiote. -Tu n'aime pas la neige ? Moi j'adore sentir les flocons se déposer doucement sur ma fourrure. Mais c'est vrai que mon épais pelage me protège du froid... Heureusement pour moi, en été je mue. Tu devrais voir c'est impressionnant le nombre de touffes de poils que je laisse sur mon passage. Après ma mue je change de couleur, du blanc je passe au gris. La première fois que j'ai vu ça j'avais eu peur de ne plus jamais avoir mes longs poils immaculé... Heureusement ma mère m'avait rassurée... Nawël aimait - elle réellement la neige ? Ces particules blanches se collant à votre peau sans rien demander, se coulant entre vos poils créant une impressions de fraîcheur désagréable. De plus qu'elle apportait avec elle la famine, et le désarrois général. Un pelage changeant ? Étant née vers l'été, la loupiote avait pu voir des loups possédant cette caractéristique hivernal. Elle était bien pratique, le pelage blanc se confondant avec les flocons... - Tu n'as plus de mère c'est ça ? HRP:

Nawël & Opaline

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La louvarde remercia la loupiote avec gentillesse avant de s'attaquer aux restes de lapereau. Il restait peu, mais assez pour un gabarie en son genre. Il ne resta bientôt plus rien que les os, et des mouches venues de nul part commençait déjà à s'approprier les restes microscopiques de chaires coincées dans des petits interstices. Nawël sentit sa camarade perdre peu à peu le fils de ses pensées, et remonter le long chemin du passé pas encore oublié. - Oui. Finit-elle par avouer faiblement d'une voie inaudible. La loupiote la sentait hésitante, de plus que cela se voyait à ses oreilles qui tressaillaient dans tous les sens, signe de stresse, d'hésitation... La louve fixait Nawël dans les yeux, comme pour y discerner quelque chose. N'ayant par habitude un regard pas très expressif, la Tranquille lui souhaitait bonne chance. -J'imagine que tu es entourée par tes proches et qu'ils te portent tout l'amour du monde. La loupiote afficha un sourire narquois qui ne reflétait rien d'autre qu'une moquerie pure et sans goût autre que celui de l'amertume. - Ma chère amie, tu t'enfonces dans une voie qui n'est pas la mienne.