Admire les terres

Il n'est rien de plus merveilleux que les Terres qui nous font vivre, les Terres pour lesquelles notre coeur bat. C'est ce spectacle ahurissant, la vue des rivières, des forêts, des champs, les odeurs de toutes les terres, que le Dominant Nocturne observait d'un air impassible. Il aimait les terres, toutes, malgré son intolérance vis à vis des autres loups. Toutes avaient un petit quelque chose qui lui plaisait.
Le dominant blanc, assit tel une statue, observait, sous le soleil levant, ce qui était au final les Terres de Saphir. En y réfléchissant, il n'était qu'un sous-chef, le bon soldat qui malgré ses défauts se battait corps et âme pour la dominante du Ciel. Ce que l'amour peut faire faire ... Sans Tia, sa bien aimée, jamais il n'aurait accepté d'être dominant ou de protéger quelque chose, quelqu'un d'autre que lui, sa petite personne. Il avait changé ces dernières années ... Devenu père, compagnon, beau-frère, dominant, oncle, conseiller, .... Bientôt, il serait aussi chiant que King ! Beurk ... Psychose, le grand, le fort, Psychose le Nocturne, aussi doux et adorable que King, semblable à un petit toutou à sa mémé ? Mheu nan, ça va pas ça ! On s'bouge mon vieux, on réagit, du nerf !
Psychose fit claquer les mâchoires, les yeux rouges et commença à chercher dans ses souvenirs sont dernier coup d'état. Ca datait ... De trop même ...

King s'avanca doucement vers le loup blanc, les pattes lourdes. Avec un long soupir, il s'installa aux côtés du dominant Nocturne visiblement énervé. Il observait, lui aussi, les terres avant de parler.

- Un problème, monsieur le dominant ?

King devait bien être le seul loup à se permettre ces mots sans que cela ne soit trop moqueur. Bien qu'il ne s'entende pas à merveille avec Psychose, il n'y avait aucune haine entre les deux dominants. Un certain respect existait même. Et un jeu, au fil du temps, s'était installé. Tout comme jadis avec Khamsin, le loup blanc prenait plaisir à se battre avec King. La différence était que le dominant tranquille n'était pas violent et donc, leurs jouttes étaient simplement verbales.

Psychose tourna la tête vers King et dévoila des crocs d'une blancheur éclatante. Ce loup ... Le seul qui pouvait se permettre de parler au Dominant Nocturne comme à un égal, en dehors de la famille. Car, même si il le masquait bien, Psychose avait finit par s'attacher à ce loup noir, solitaire et sage. Il appréciait les joutes auxquelles ils s'opposaient dès qu'ils se croisaient. De petites bagarres sans conséquences, qui leur faisaient du bien à tout deux.

"Une envie de morsure monsieur le Tranquille ?"

Malgré le respect que ressentait Psychose envers King, il était hors de question de lui accorder le fait qu'il fut dominant. Dire "monsieur le dominant" était comme avouer avoir un adversaire à sa taille. Ce que Psychose refusait catégoriquement de faire. Bien que King soit respectable pour sa force mentale et, il fallait bien le dire, physique, il n'était pas aussi bon que le Loup Blanc.

Le Nocturne, le regard toujours rivé sur les terres qui s'étallaient à l'infini sous ses pattes, se retint avec peine de soupirer.

"N'as-tu pas l'impression qu'une certaine décadence s'installe parmi nous ?"

La question eut le mérite d'intriguer King. Une décadence ? Il n'en voyait aucune. Mais sa vision du monde était devenue opposée à celle de Psychose, raison pour laquelle il ne se posa pas trop de questions. Dire qu'un jour ils avaient eu des points de vue semblable ... Que cela recommence était maintenant utopique.

- Qu'entends-tu par une "certaine décadence" ? Les loups ne sont pas assez agressifs à ton goût ?

King était prêt à parier qu'il s'agissait du neud du problème. Depuis un moment, une tranquillité, douce, agréable, s'était installée. Ce qui n'était sûmrent pas au goût d'un nocturne ...

Psychose dévoila ses crocs, incroyablement blancs pour son âge et si dangereux. Il détourna le regard du paysage qui s'étalait à ses pattes pour observer King, une lueur mauvaise dans le regard. Il observa ce dominant envers qui il n'avait, étrangement, aucune animosité et se rappela de leur première rencontre. Ce qui lui fit prononcer ces quelques mots, d'un air hautain ...

"Vieillir ne te va pas, Roi du Feu. Tout comme mon ancien ennemi que je respectais, l'âge te faire perdre tes moyens. Tu ne vaux plus rien."

Le loup blanc avait usé du nom complet du Tranquille, sachant que c'était le meilleur moyen de le faire réagir. Une certaine fierté l'habitait encore, le faisant chérir et protéger à la force de mots cruels et d'une grande force, ses origines inconnues désormais de la plupart des loups de People Wolf. L'appelé de la sorte, d'un air hautain comme venait de le faire Psychose, était la meilleure façon de déterrer la hache de guerre. Du moins, ça l'était autrefois ... Mais le noir avait perdu de son caractère qui forçait le respect du blanc. Il avait perdu cette rapidité d'action, cette once de méchanceté qui faisait de lui le dominant parfait. Désormais, il ne portait que trop bien le titre de "Dominant Tranquille" ...

King releva légèrement les babines, pour simplement laisser deviner ses crocs, avant de répondre d'un ton froid, cinglant.

- Ne joue pas au plus malin Loup Blanc, tu risquerai d'y perdre des poils.

Une menace ? Mheuuu nan ! Quoique ... Bien que calme, tranquille, King restait lui-même. Il avait vieilli, s'était assagit, mais ses origines ne pouvaient disparaître contrairement à celles de Psychose. Aussi restait-il dangereux lorsqu'il le fallait.

- Si je dois me battre contre toi, je le ferai encore. La seule différence est que désormais, tes répliques agressives me passent au dessus de la tête. Tu devrais changer un peu. Evoluer. Rester avec la même façon de voir les choses jusqu'à la fin de ta vie ne t'apportera rien, si ce n'est la perte du respect des tiens. Khamsin l'avait très bien compris lui aussi. C'est peut-être pour ça que tu l'a tué ? Tu détestais être plus bas, plus faible que ton adversaire ?

Contrairement à ce qu'il laissait croire, le loup noir était toujours apte à cracher du venin. Dans ses mots, il savait toucher le loup blanc au plus profond de lui-même. Il ne s'était jamais pardonner la mort de son ancien ennemi, qu'il respectait et avait finit, tout le monde sauf lui le savait, à apprécier. Leurs combats n'étaient que rituels, une vieille habitude dont la fin avait blessé le blanc. King savait que Psychose s'en voulait pour avoir tué l'amour de sa soeur. Et si le Nocturne voulait jouer avec les mots, le Tranquille le ferai aussi.

- De nous deux, celui qui vieillit le plus mal, c'est toi. Tu ne t'en rend pas compte, mais tu perds ta force de caractère, dominant Nocturne. Alors, tes répliques, garde-les pour toi. Que quelqu'un te les répète te serait peut-être utile.

Psychose éclata d'un rire sans joie. Il dévisagea King de son regard fou, qui avait valu de nombreux cauchemars à quelques loupiots.

" Mes répliques te passent au dessus la tête, mais tu en perds ton sang froid ! Contradictoire pas vrai ?"

Par contre, la suite, le loup blanc n'appréciait pas. D'un bond agile, il sauta sur King, les faisant rouler tous deux, pour mieux plaquer le mâle noir au sol.

" Khamsin n'était qu'un faible, un peureux. J'étais le plus fort, vu que je suis le seul à m'être battu contre la mort. Lui a choisis la facilité, à laissé sa famille. Trouves-tu toujours de lui qu'il me dépasse en grandeur d'âme, Monsieur le Sage ? "

Psychose claqua ses mâchoires à quelques milimètres du nez de son ... "ami" ? "ennemi" ? "adversaire" ? Enfin, de King quoi.

" Quant à ma force de caractère, si tu veux en tâter, ce ne sera pas un problème. Au contraire ... "

Sujet: Re: Admire les terres Mar 14 Sep 2010 - 19:48

King leva les yeux au ciel et tourna le dos au loup blanc. Le dominant des sanguinaires avait un comportement bien puéril, qui lassait le dominant des tranquilles. D'ailleurs, il était décidé, puéril lui aussi, de bien le faire comprendre au mâle blanc, pour heurter l'égo de ce dernier.

- Tuer un père de famille, dominant qui plus est, n'est pas dans mes habitudes. J'aurai trop de remords.

Puis, il détourna quelque peu la tête, suffisamment pour fixer Psychose.

- Car contrairement à toi, je me rends compte des risques avant d'agir et non pas une fois que les douleurs me bloquent le coeur. Encore une chose sur laquelle tu devrai méditer ...

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