Il suffirait de [...]

~~dis~~

(.•○•")

Elle se glissait, se faufilait. Comme de l'eau libérée, ayant été longtemps emprisonnée. C'était une ombre intelligente se déplaçant de masse en masse, elle serpentait entre les obstacles, presque invisible, essoufflée. Pareille à un éclair soyeux et sombre qui frapperait sa cible, elle bondissait à présent.

Sous un tapis magnifique, dissimulé sous cette agréable carapace douce, se cachait tout un mécanisme en action. Comme un automate, la masse de chaire et d'os répétait les éternels même mouvements, ceux d'une course effrénée. Malheureusement, la créature était un être humain et, comme n'importe quel être vivant, la fatigue commençait à l'attaquer.

Ressentie tout d'abord dans les membres fougueux, inlassables, qui se fracassaient sur le sol, rebondissant aussitôt qu'ils l'eurent touché. Se dissipant dans les coussinets sur lesquels séchait un sang frais, provenant d'une longue balade. La Fatigue venait maintenant se propager dans le cou de l'animal qui tendait son museau vers l'avant comme si, au bout de ce long périple l'attendait un Idéal. La tête ainsi attirée vers le Devant, le monstre semblait représenter à lui seul la Détermination.

La Créature Noire symbolisant la Détermination ... Cette simple pensée réussit à peindre sur l'effrayante gueule de la Femelle un sourire glacé. Dénué de sentiments face au ridicule de la situation. Continuant de courir ainsi, la Bête soudain se cabra, d'un geste vif et inattendu. Ce fut si rapide, si violent. La vitesse ainsi stoppée ne fut pas entièrement d'accord et, continuant de propulser le corps sombre vers l'avant, elle blessa celui-ci au flanc droit.

Ne bougeant plus un moment, l'Animal reprenait bruyamment son souffle, ressentant déjà les premiers signes de Faiblesse dans son corps. Absurde mot qu'était "Faible", il en fit ruminer la Créature, lui arrachant un toussotement mêlé à un grognement digne des plus grands acteurs de tragiques. L'on eut dit qu'elle s'étouffait dans sa honte. Se relevant brutalement, courbée, le museau collé au sol, la Femelle cherchait à extirper quelque chose de son corps. Crachant et jappant, elle expédiait hors de son réceptacle de chaire salive et sang.

Peut-être que par ce procédé, Elle essayait de se débarrasser de cette honte d'être Mortelle, d'être si Faible, d'avoir été si Naïve. Peut-être qu'il aurait suffit qu'elle n'existe pas pour régner sur le monde, le lorgnant d'un oeil avare, hautain.

Il suffirait simplement de ne pas être soi pour être satisfait. C'est ce qu'elle pensait sans pour autant l'approuver. Son égo était bien trop grand pour admettre qu'être quelqu'un d'autre la réjouirait, non. Ce qu'elle voulait, c'était être Forte.
Il lui suffirait simplement de se finir.
Fuusoku voulait repousser ses limites, à nouveau.

J'comprend toutafé le magnétisme du clavier pour le RP :3

A force de le voir disparaître, il n'était nul doute que les rumeurs sur lui devaient se répandre avec force et passion, embelissant ou salissant son image en fonction de l'orateur et des rêves de ce dernier. Mais peu lui importait ce fait, le loup noir préférant se sentir libre de suivre son coeur en partant régulièrement hors de ce monde qui avait tendance à l'emprisonner plutôt que d'avoir une image de sain, une image de Tranquille qu'il n'était pas tant que le croyaient les plus jeunes.

A l'idée de la description qu'un loup avait fait de lui, autrefois, le mâle eut un sourire amusé qui illumina ses sombres pupilles. Cet animal l'avait décrit comme un Dominant juste et serein, symbole de la Tranquilité et de la bondé, sage des terres. A cette époque déjà, King avait trouvé ces affirmations risibles, mais n'avait pas tenter de les contrés. Il savait que c'eut été un combat inutile, l'idée étant visiblement bien ancrée dans les moeurs de beaucoup. Soit, ce n'était pas désagréable qu'on l'imagine ainsi. De plus, cela lui permettait d'être surprenant en agissant normalement. Il aimait l'ironie de la situation.

Alors que ses pattes continuaient de se mouvoir, faisant avancer le puissant corps vers les terres de People Wolf, le dominant Tranquille continua à penser à ces choses qu'il avait vues, entendues et vécues sur les terres qu'il rejoignait. Les souvenirs affluaient, comblant ses pensées et lui faisant oublier, le temps de sa course jusqu'au territoire Nocturne, les découvertes du voyage dont il revenait, lui, le dominant migrateur.

La senteur particulière de la Rivière rouge flotta jusqu'aux narines du loup, qui s'arrêta alors de trotter pour observer le paysage autour de lui. A chacun de ses retours, il aimait s'imprégner des lieux où il s'arrêtait en regagnant ses terres. Chaque fois, il redécouvrait des paysages qu'il pensait pourtant connaître par coeur, voyait et sentait de nouvelles choses. Cela ne l'étonnait plus, le vieux loup ayant finit par comprendre que les terres étaient comme les êtres : elles changeaient avec le temps, certaines mûrissant, d'autres perdant leur charme.

Le regard fixé sur l'eau couleur de sang, King bougea soudainement les oreilles dans une direction particulière. Un bruit de course se fit entendre et il ne se décida à tourner la tête que lorsque les pas se turent. Il put alors distinguer une louve aussi noire que lui, qu'il reconnut aisément. Régulièrement absent, certes, mais fin observateur et espion à ses heures perdues. Le Dominant Tranquille était l'un des loups les plus friants de ragots sur les terres, pour la simple raison qu'en savoir beaucoup sur autruis permettait de mieux se protéger. De plus, c'était assez amusant.

- Bonjour, Tempête.

Toujours cette même voix grave de puissant Monarque. L'une des rares chose qui ne changeait pas avec le temps.

J'espère qu'ça te convient comme réponse. J'avais envie d'faire un long message 'cause j'ai flashé sur le tien :3

C'est trop biow ! *w*

Épuisée, la créature continuait d'expirer bruyamment, s'écorchant la gorge à essayer de cracher quelque chose de physiquement inexistant. Perdue dans son univers où elle était recouverte d'une visqueuse honte, noyée dans une épaisse faiblesse. Elle était là, penchée en avant, l'échine courbée grossièrement, sans aucune grâce, contrairement aux habitudes de la jeune demoiselle. Lamentable et sale.

La truffe de jais remuait doucement, mélangeant les odeurs, les confondant, maniée par la fatigue. L'hémoglobine, la sueur, la bave, la peur, le courage, l'assurance, l'espoir, l'abandon. Le bout sombre ne savait plus où se donner tandis que les oreilles dominant le crâne de Fuusoku se perdaient elle aussi dans cet horrible et ennuyeux jeu. Epiant, elles écoutaient tantôt le bruit si attirant de cette mystérieuse rivière, tantôt le vent se faufiler dans les épais feuillages, ou encore un individu s'approchant à pas de loup.

La masse noire s'immobilisa alors, seuls les deux triangles ornant sa tête se mirent à frémir. Se tournant un instant de droite à gauche, ils se pointèrent alors en direction d'une seconde masse noire. La tête suivit le mouvement, le regard doré se figeant sur le dominant Tranquille. L'instant suivant fut silencieux si ce n'est que le bruit des gouttes de sang mélangées à la salive qui s'écrasaient qui venait perturber ce calme profond. Ce fut assez intense, puis, Fuusoku avança. Menant son antérieur droit vers l'Avant avec un mouvement douloureux, faisant suivre le postérieur droit puis les autres pattes, le geste redevint naturel, quoique douloureux. Les muscles encore fatigués hurlaient, bouillante, la créature n'en pouvait plus mais s'efforçait d'avancer vers le mâle noir.

Elle était désireuse de redécouvrir qui il était ou avait été pour la petite louvarde faible et ignorante qu'elle avait pu être. Fuusoku ré-adopta son pas sautillant et élégant, au grand désespoir de ses membres. Arrivant alors au niveau du grand sombre, elle resta plantée devant lui. Ouvrant doucement la gueule, comme si cela lui demandait énormément de force, la femelle formula une simple preuve de politesse, geste rare de sa part.

- Bonjour ... King ?

Faisant alors preuve d'un incroyable effort sur sa mémoire, la jeune chose arriva à se souvenir du nom de son interlocuteur. Assez fière de cet exploit, elle laissa éclore un petit bourgeon de sourire sur son visage, l'illuminant un peu.

Il est tard, je suis fatiguée - a attendu l'appel Skype d'un ami pendant quelques heures ^-^'. Cette excuse suffit-elle pour me faire pardonner la piètre qualité de ce message ? (a)

Le mâle noir observa la jeune femelle se mettre en marche pour le rejoindre, dans ce qui lui sembla un effort surloup. Il se demanda alors si elle se forçait à le rejoindre par fierté ou par une certaine politesse dûe à la différence de rang. Bien que n'étant pas de la même meute, la louve ne lui devait aucun respect particulier.

En entendant la légère hésitation devant son nom, le Dominant dévoila ses dents en un sourire amusé. Il n'était pas du genre à prendre ombrage de ce genre d'hésitations, ne se trouvant pas assez important que pour être ancré dans la mémoire de tous. Bien que l'être flatterait certainement son égo. Et puis, fallait aussi reconnaître qu'il était le fondateur des Tranquilles, c'était pas rien. Et ... Bon, d'accord, il adorait être idôlatré par tous. Mais ça, ça n'a pas grand chose à voir avec l'histoire actuelle. Bref. Le loup noir demanda avec humour :

- Suis-je partis trop longtemps que mon nom s'efface des mémoires ? Ne serais-je plus qu'un oublié, un pauvre loup sans nom ?

L'intonation, bien sûr, était du genre dramatique, malgré la pointe d'amusement qui perçait derrière. C'était aussi très théâtrale, dans la voix comme dans les gestes du loup, qui coucha les oreilles et mima la tragédie. Ben oui, autant s'amuser jusqu'au bout.

(Je fais vite vite, j'ai trop envie de répondre x3)

Le vent se faufila dans l'armure de fourrure de la Femelle. Soulevant quelques mèches, faisant onduler le pelage ébène. Donnant à Fuusoku une allure d'ombre. Ombre, nom féminin, zone d'obscurité créée par l'interception de la lumière par un corps. En fait, la Créature était plutôt l'objet interceptant la Lumière. C'était elle qui se créait elle même ? Elle qui se rendait si mauvaise ? Si Ombre ? Ce raisonnement était possible, néanmoins, le Monstre était actuellement en face d'un hôte qu'elle se devait de satisfaire.

Fermant un instant ses paupières puis les rouvrant aussitôt pour provoquer un changement de forme inquiétant de sa pupille, Fuusoku concentra son regard sur King. Glissant sont regard sur le corps du loup noir, l'analysant. Elle cherchait une faiblesse physique, peut-être même mentale, qui serait visible. L'Aventure ne trouva pas grand chose, elle décida donc de tendre l'oreille, du moins, pour donner l'impression qu'elle écoutait.

Captant l'air tragique dans la voix du dominant, la jeune Chose fit frémir ses deux triangles de fourrure, comme étonnée. Se prêtant au jeu, elle décida de répondre sur un ton désolé, presque implorant.

- Voyons mon brave. Qui pourrait oser vous oublier ? Un si Grand Loup comme vous ! Comment pourrait-on, comment ?!

Puis, baissant doucement la tête, la jeune Créature se mit à être secouée par de petits spasmes. Elle riait, un sourire esquissé sur son visage.

- Bien sûr que je vous ai oublié. Comment donc voulez vous que je ne me souvienne de vous ? Je ne vous ai vu qu'une fois, durant ma teeendre enfance. Vous pouvez remercier votre rang sans lequel je n'aurais jamais su me souvenir de votre nom, cher King.

Elle releva alors son museau vers lui, le regard pétillant d'amusement. Le toucherait-elle un peu en se moquant ainsi de lui ? Le Grand Dominant Tranquille ?

Le loup noir ne perdit rien de l'amusement qui l'envahissait quand la jeunette entra dans son jeu. Il l'observa faire, trouvant même agréable que certains loups puissent encore être ainsi dotés d'humour. C'était une chose rare que de croiser des canidés dotés d'assez d'intellect pour rire d'un rien, entrer dans une blague aisément. C'était appréciable. Et puis, l'auto-dérision, y avait qu'ça d'vrai.

- Il est vrai qu'être dominant pousse de suite à avoir un nom marqué dans la roche. Dès lors, me voir une fois est plus que suffisant.

Auto-dérision. Le loup noir lui-même ne comprenait pas la folie que certains éprouvaient pour leurs supérieurs hiérarchiques, trouvant que la valeur d'un loup ne se résumait pas à la place dans la meute, mais à bien d'autres choses. D'un autre côté, un dominant se devait d'être un loup valeureux et apte à gérer les siens, pour leur bien. Être un guide fiable. Mais, lui-même étant dominant et se vantant d'avoir un faible égo, n'était-ce pas se mentir de penser de la sorte ? Le Dominant Tranquille se perdait une fois de plus en réflexions stériles.

- Mais mettons de côté l'humour, jeune Tempête. Tu as bien grandis.

Non, la discussion n'était pas stérile.

[d'accord, le rattrapage de la réponse pour en avoir une qui valent les tiennes, l'est pourris, osef hein]

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