Je t'en pris Jazz, maintenant que nous savons nos noms, tutoie moi. La louve eût un petit sourire :

"Savoir votre nom ne suffit pas à vous connaître, Bandit."

De nouveau, le noir observa la Roche. Cette fois, Jazz décida de réagir.

"Elle est magnifique n'est-ce pas ? C'est la fierté de notre clan. Si quelqu'un ose monter dessus... Il doit en subir les conséquences."

Malgré le fait que ses paroles soient une mise en garde, sa voie était douce et calme. Elle savait que si le loup avait une idée derrière la tête, ces quelques mots ne changeraient rien. Mais au moins, il était prévenu.

Le message est clair Jazz, je ne m'y aventurerais pas, mais rien ne m'empêche de là regarder ? Mouai. La petite louve était moyennement convaincue. Le noir rît jaune, puis se redressa fièrement. Bon que dirais-tu d'une promenade, là ou il n'y a pas de neige de préférence, je déteste cette substance ! Elle hocha la tête en souriant. La première fois qu'elle avait vue de la neige, elle avait été toute joyeuse : il n'y en avait pas au Mexique, c'était nouveau pour elle ! Puis elle s'était vite rendue compte que son pelage n'était pas du tout adapté, ni sa morphologie. Ses petites pattes étroites s'enfonçaient trop facilement dans l'épaisse couche blanche, et ses poils trop court la protégeait mal du froid. Mais le printemps était là désormais ! Elle n'avait plus de soucis à se faire, l'hiver avait été traversé avec succès.

"Avec plaisir, j'avais justement envi de me dégourdir les jambes !"

Et Jazz partit dans une trotte rapide, vers la forêt qui bordait un côté de la roche. Ils seraient ainsi à l'abri des intempéries. Sans regarder en arrière, la louve savait que Bandit la rattraperait en quelques secondes. Son regard parcourait le paysage devant elle. Comme toute était mouillé, la couleur verte ressortait vivement, c'était magnifique. Elle sourit encore.

Le loup la rejoignit finalement. Après quelques instants, il sauta sur une grosse roche et commença à en arracher joyeusement la mousse, en envoyant dans tout les sens. Il avait l'air d'un vrai loupiot. Tu devrais essayer, c'est amusant !Jazz rît doucement en secouant la tête.

"Je n'ai pas pour habitude de laisser de traces. En faisant ça, j'imagine que vous venez de montrer notre présence à pas mal de gibiers qui sont plus intelligents que nous le pensons. Vous agissez comme un loupiot qui ne peut résister à ses pulsions, alors que vous avez quoi... 4 ans ? "

Malgré ses paroles, sa voix n'était pas méchante. Au contraire, elle était joyeuse et amusée : courir lui faisait toujours du bien.

Ha, elle avait vu juste. Elle était bonne pour donner les âges.

"J'en ai trois."

Et pourtant, elle était bien plus mûre que lui, et que beaucoup d'autres loups et louves de son âge d'ailleurs. Elle le regarda faire l'idiote avec un sourire, mais en le voyant réapparaître la queue entre les jambes, elle se dit que quelque chose n'allait pas. Cours !!! Derrière lui apparurent deux sangliers, apparemment pas très content. Ni une, ni deux, elle s'élança derrière Bandit. Légère et musclée, elle était très rapide. La louve savait qu'ils ne tarderaient pas à se débarrasser des deux énormes bestioles, car celles-ci étaient moins rapide et ne courraient généralement pas longtemps, mais elle en voulait au noir. Elle n'aimait pas être poursuivie, et c'était de sa faute.

Jazz tourna la tête en entendant un bruit étrange, et pût voir le loup dévaler la pente, puis se cogner contre un rocher. Sans hésitation, elle courût à sa poursuite, inquiète. Les sangliers, apparemment vraiment de mauvais poil, la suivirent. À quelques mètres de Bandit, elle réalisa qu'il ne pouvait plus courir. Elle fît donc quelques choses de dangereux, suivant la devise disant que la meilleure défense était l'attaque : elle pivota brusquement, et aboya furieusement sur les sangliers, tout poils dressés et pleine d'agressivité. Ses yeux verts lançaient un regard menaçant, ses babines relevées montraient ses crocs blancs et tranchants, et il se dégageait d'elle une vrai sauvagerie. Les deux bestioles pilèrent à quelques mètres d'elle, hésitèrent, puis partir dans l'autre sens.

La mexicaine resta un moment immobile, reprenant ses esprits, puis elle prit un grand souffle et se redirigea vers Bandit? Son regard était désormais inquiet.

"Ça va ?"

Je me porte comme un ange, t'en fait pas pour moi. Toi ça va, rien de cassé ? Bon, au moins, il allait assez bien pour faire des phrases et faire preuve d'humour. Elle soupira doucement, soulagée, puis secoua la tête. Sa voix était amusée :

"Non, pas une égratignure. En même temps, c'est logique... Je ne viens pas de faire une chute de je ne sais combien de mètres, pour finir écrasé sur un rocher."

Vu qu'il avait quand même l'air assez faible, elle regarda autour d'elle. Aucune plante ne semblait pouvoir apaiser la douleur près d'ici.

"Veux-tu que j'aille te chercher des plantes médicinales, ou tu crois que ça va aller ? Ou peut-être puis-je allé te chercher un petit lapin, ça te redonnerait des forces, et je ne suis pas mauvaise à la chasse."

Elle le tutoyait désormais, sans vraiment y faire attention. Macho comme il avait l'air d'être, elle se doutait que sa dernière proposition risquait de l'énerver ou de le vexer, mais peu importe.

Non, je te l'ai dis j'ai pas mal. Jazz leva les yeux au ciel en réalisant qu'elle avait vu juste. Elle s'approcha de lui et le poussa doucement du museau.

"Allons, monsieur le Macho, ne soyez pas vexé. J'essayais simplement d'être sympathique. "

Le loup rigola d'une façon qui montrait bien son état. Ça ne s'arrangeait pas. Il finit même par accepter son aide, ce qui montrait bien comment il devait se sentir. Ni une ni deux, avant qu'il ne change d'avis, Jazz hocha la tête et repartit s'enfoncer dans la forêt. Il lui fallut environs une dizaine de minute pour repérer un lièvre et l'attraper. promu chef de chasse depuis peu, elle avait mérité ce titre. Elle revint ensuite vers le solitaire, le gros butin entre les crocs, et le déposa près de lui.

"Voilà, cadeau. Profite bien, c'est la dernière fois !"

Elle lui sourit.

La louve leva les yeux au ciel.

"Bon sang, tu es un vrai gamin. Si tu n'en veux pas, tant pi pour toi."

La louve n'attendit pas plus longtemps et attaqua la chaire du lièvre. La course avec les sangliers et la chasse lui avait ouvert l'appétit, et la viande bien rouge et goûteuse du lagomorphe lui convenait parfaitement.