Crow & Lueur

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La louve blanche avait dormit durant tout le courant de la nuit. Ouvrant une paupière puis une autre, elle profita avec délectation de la sensation du soleil caressant son pelage, lui donnant des reflets argentés. Se levant avec lenteur, elle étira soigneusement ses membres antérieurs puis postérieurs. Une couche de neige surplombait le sol. Les traces d'animaux étaient donc bien visible. Entamant sa marche, elle observait avec grand attrait tout ce qui l'entourait. Se trouvant dans la Forêt Tranquille, elle savait qu'elle n'avait rien à craindre, du moins, rien de bien nocif. Quand au sol, une partie de la couche blanche était ravagée, la Guerrière s'arrêta un instant et observa les traces. Tout autour, des marques de Sanglier était observé, et dans le trou qui avait été creusé, une réserve de glands dont il ne restait plus grand chose mise à part quelques écorces qui traînaient là. Excitée, Lueur observa mieux les empreintes, et identifia par expérience que le petit groupe devait être au nombre de trois, dont un couple, et un jeune. Relevant l'échine, la Guerrière observa la suite du sentier. Les traces continuaient en direction du territoire Ciel. Bandant ses muscles, elle sauta de toutes ses forces et se mit à courir en direction des animaux. Assez loin d'eux d'après l'odeur des traces, elle ne les alerteraient pas à courir de la sorte. Le poitrail gonflé par la vitesse, elle grandit ses épaules pour permettre à ses pattes une vitesse optimale. Quand elle sentit sa présence en Territoire Bleue, elle diminua considérablement son allure et pointa ses oreilles en avant, repérant ainsi le moindre bruit instantanément. L'odeur des proie se rapprochait peu à peu tournant autour des obstacles pour éviter d'y laisser son odeur, elle arriva bientôt au lac. Presque gelé, la petite famille se trouvait dans un recoin où la surface n'avait pas encore été recouverte de glace. Avalant goulûment le liquide, ils ne remarquèrent pas la présence de la lupine. Contre le vent, c'était d'ailleurs quasiment impossible qu'ils ne la repèrent, à part si leur instinct leurs eussent dicté. Cachée par un buisson, Lueur ne bougeait pas. Le mâle, visiblement plus imposant qu'elle ne l'aurait imaginé, encadrait son enfant. Elle émit un grognement sourd, elle ne pourrait pas l'atteindre seule, du moins, sans y laisser quelques traces de poils derrière elle.

Neige, neige et encore neige ! Le corbeau était assis sur une branche, une fine couche de neige sur son corps. Il avait bien dormit, malgré l'absence de ses amis ? Les autres corbeaux avaient tous trouvé des endroits plus chauds où dormir, ou ils étaient simplement partit. Mais il était hors de question que Crows s'approche des humains pour survivre. Charognard peut-être, mais il ne fallait pas exagérer. Heureusement, il collait à la peau de la meute Nocturne. Alors quand il y avait des restes, qu'ils soient lupins ou non, Crows s'en délectait.

Il se secoua brièvement, avant de regarder autour de lui. Il s'était endormi près des grottes de la meute du Ciel. Au cas où il y aurait d'intéressantes informations à rapporter aux Nocturnes. Étirant ses ailes, il les ramena vers son corps. Répétant cette action quelques fois. Il faisait froid. Très froid. Peut-être pas pour des loups et leurs pelages épais, mais Crows n'avait certainement pas chaud. Il devait bouger un peu.

Se laissant tomber vers le bas, il ouvra grand ses ailes et se laissa flotter dans les aires. Survolant alors les arbres, puis les collines, il scruta les environs pour trouver à manger. Tout était blanc, facilitant la vue du sang ou d'autres animaux. Il lâcha quelques croisements, mais il n'y avait d'autres corbeaux aux alentours. Il se dirigea alors vers le lac. Tant pis. Il finit par se poser au milieu de ce dernier, ses pattes touchant délicatement la glace. Il ne savait pas nager et il préférait s'assurer que la glace tiendrait. Il se secoua encore, avant de cogner à plusieurs reprises son bec contre la glace. Il y avait une belle couche, trop grosse pour qu'il arrive à la casser.

Remontant dans les cieux, il vu une famille de sanglier. S'il pourrait baver, il le ferait. Volant alors en rond, il vu également une louve. Tiens, il l'avait déjà vu celle-là.. Une louve aventure ! Elle chassait, sans nul doute. Le corbeau vola alors quelques cercles au-dessus de la famille des sangliers. Le père de la petite famille était énorme. La louve n'aurait aucune chance.

Alors, que faire ? Chasser les sangliers et leur faire comprendre qu'il y avait une louve aux aguets. C'était une aventure, elle ne méritait pas de manger. Aurait-elle été nocturne, il l'aurait aidé. Malheureusement, il avait faim. Et quand on a faim, en tant que corbeau, qu'importe l'identité de celle ou celui qui laissera de la charogne. L'oiseau vola haut dans les cieux, passant une fois au-dessus de la louve. Comme pour lui dire qu'il l'aiderait. Pas qu'elle comprendrait, si ?

Et alors il vola encore vers la petite famille de sangliers. Se laissant tomber vers le bas, ils ne le virent arrivé qu'au dernier moment, tellement étaient-ils concentrés sur l'eau du lac. Ouvrant bien grand ses ailes, il créa la panique. CROA CROA CROA. Il passa à quelques centimètres de l'eau, avant de finir sur le dos de l'animal adulte, le père. Le griffant avec ses griffes et le picorant avec son bec. Manquait plus qu'à espérer que la louve profiterait de cette occasion, et qu'elle serait assez gentille pour lui donner quelque chose. Après tout, il l'aidait ! Et si elle ne lui donnait rien.. Ah, les restes ?

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Le sol gelait sous ses coussinets, et la louve devait prendre une décision rapide. Celle de peser risque et conscience et faire demi-tour, chercher une proie plus maigre et qui ne correspondrait sans doute pas à son gabarie ou bien prendre des risques et se jeter la tête la première dans la bataille... Son instinct hésitait cruellement entre la peur de l'hiver et le délicieux fumet de sangliers... Elle faillit se laisser emporter par la sagesse quand un bruissement d'aile résonna au dessus de sa tête. Levant les yeux, une ombre noir recouvrait sa tête. Poussant un grognement, elle reconnu Crow, espion des Nocturnes, charognard de la pire espèce. Autant dire " Corbeau ". L'avait - il repéré, guettant sa proie à l'affut de toute aide ? C'est sans doute ce que le volatile comprit, car dans un pic majestueux néanmoins, il rangea ses ailes contre ses flancs et piqua en direction de la famille sanglier. Le bruit assourdissant des croisement de l'animal firent plisser le museau de Lueur qui grogna de plus belle... Mais quoi qu'elle pouvait dire, l'animal avait réussit à semer une belle panique parmi la petite famille. Par un petit temps de réflexion, elle se dit qu'il devait lui aussi souffrir de la saison car il était rare que ces profiteurs ne se mettent à chasser de leurs propres grès... Comme obligée, elle sauta devant son buisson et regarda la situation de plus près. A sa vue, le mâle poussa un bref cri de retraire avant de s'enfoncer dans la forêt qui se trouvait derrière eux. La chasseuse sommeillant en elle se leva d'un coup, et la louve bandit ses muscles et s'élança dans la course poursuite. Puissant, dotée de deux petites défenses certes, mais ce sanglier n'avançait pas bien vite. Il lui fit donc aisé de le rattraper. Trop préoccupée à courir, elle venait de s’apercevoir que la femelle et les petits étaient partis dans une autre direction. De plus, vu le souffle rauque de l'animal, il devait être plus âgé que prévu. Profitant de son avantage, la Mentor se jeta sur l'arrière train de l'animal et y planta ses griffes, lui lacérant le dos. Petit à petit, elle remontait son dos jusqu'à sa nuque, où elle planta ses crocs dans la jugulaire. Il lui fallut attendre peu de temps avant que le mâle ne s'écrase dans un bruit fracassant, soulevant avec lui des tas de neiges. Se souvenant du corbeau qui l'avait aidé, elle leva la tête et regarda autour d'elle pour apercevoir une tâche noir se balader.

L’animal sous ses griffes se mit à paniquer. Alors qu’une partie de la famille partait d’un côté, le mâle partait d’un autre côté. Crows se sentit léger. Enfin, il essayait de rester stable sur le dos de l’animal. Sans succès, il essaya de s’avancer vers la tête du sanglier pour lui picorer les yeux. Mais il vu l’ombre de la louve, elle était rapide. Tant mieux. D’un coup d’ailes puissant, il prit son envol. Passant agilement entre les branches des arbres pour remonter aux cieux. Il observa la louve et le sanglier. Certes, il était dans les habitudes des corbeaux d’appeler leurs congénères quand il y avait quelque chose de ‘gros’ à manger. Mais Crows était égoïste, et heureux de l’être. Quand la louve attrapa enfin le sanglier, dans une prise remarquable, il fit quelques cercles dans les airs.

Finit-il alors par enfin se déposer sur une branche, sautillant ainsi de branche en branche, arbre en arbre. Il était maintenant très prêt de la louve. Il avait aidé une aventure. Un petit fait à ne pas ébruiter. Mais non, en fait, quelle importance ! La faim est la faim. Et dans certains temps, il fallait aider ses ennemis. Ses yeux presque noirs observaient l’aventure. Il se contenta de la regarder.

CROA.

Il se laissa tomber vers le sol, restant assez loin de la louve pour partir vite s’il le fallait. Il savait qu’il n’était très aimé. Mais qu’importe, elle avait intérêt à lui donner un bout, sinon il s’arrangerait pour ramener la meute Nocturne. Comment ? Si on leur disait qu’un gosse à Ridge se faisait bouffé, ça les ferait sans doute bouger non ?

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L'abatage de sanglier n'était apparemment pas passé inaperçu, et une touche de noir volait dans les cieux. Se posant sur une branche, l'animal se déplaçait de branche et branche, d'arbre en arbre, pour finir par un joli piqué vers le sol couvert de neige, tachée par le rouge carmin du sang. Crow se posa à une distance respectable de la louve, comme si il avait peur d'y perdre des plumes. Tss. Animal lâche, caractère lâche. La logique veuille que ça aille avec ! La transperçant de ses yeux de jais, le corbeau ne bougeait pas de position. Laissant un croassement exaspérant planer dans l'air,il ne bougeait pas d'un pouce. Ne reculant pas, ne prenant pas la peine de s'avancer, il était exaspérant. Lueur ne savait que faire. Son sens de la répartie et de l'entre-aide lui murmurait de donner un petit bout à l'animal, et l'autre lui hurlait qu'en cette période d'hiver, c'était chacun pour sa peau. Chacun son ventre à nourrir aussi ... En attendant, il fallait dire qu'elle avait chassé en terrain ennemie, et que si le corbeau venait à prévenir les Ciels de son action, même si ils la repèreraient assez vite, il valait mieux éviter les ennuis en plein repas. Elle leva la tête de son repas, et d'un violent coup de gueule, arrache une partie de chair et l'envoya valser sur le côté, en direction du charognard.

P'tit UP Crow :)

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Comme si il n'avait pas mangé depuis des mois, le corbeau se retrouva à terre dès que la bout de viande se trouva dans les airs et l'attrapa presque au vol. L'agrippant de ses serres, il s'envola le plus vite qu'il put, sans doute que la neige était trop froide pour ses petites pattes douillettes et sans poils, à même la peau. Ses ailes frappant le ciel, il alla se poser sur une branche voisine, et commença à se délecter son repas, en se pressant moins que précédemment. « N'y a-t-il donc plus assez de proies sur vos propres terres ? » Lueur ne prêta pas une attention première à sa question et préféra finir le bout qu'elle était en train d'arracher au cadavre, plutôt que d'écouter et de faire la conversation à ce stupide oiseau. Prenant son temps, elle se délecta de la viande qu'elle était en train de manger, même si elle n'était en soit pas très consistante et, sans doute pas pitié, se décida à lui répondre. - Je ne te demande pas si la famine demeure toujours en terre Nocturne. En réalité, la louve savait que l'hiver touchait désormais à sa fin, et que la neige fondait de part et d'autre de tous les territoires. Le printemps revenait. En contre partie, la fonte des glace était-elle plus inégale sur certains territoires plus que sur d'autres, sans doute... Mais quelle meute subirait le retard de la saison des fleures ? Comme on aurait pu le prévoir, un autre corbeau arriva, puis un autre, suivit d'une horde de ces pestilentiels charognards. De leurs nombres colossales, aucun se s'attaqua à la louve, patientant comme des chiens qui, en attendant que leurs maîtres finissent leurs repas dont ils leurs donneraient les restes, restaient dehors à gémir de froid. - Je ne vous savez pas solidaire, avoua l'Aventure.