Penchant légèrement la tête vers le côté, le loup noir regarda la louve, comme si cette dernière venait de lui poser la question de l'année. Restant alors expressivement neutre, son regard laissa cependant apparaitre une lueur d'obligation au mensonge. Une hésitation quant à ce qu'il pourrait dire ou non.

« J'ai quelque peu été dépourvu de sentiments lors de ma naissance. Sur un point de vue totalement normal, je ne peux imiter le manque de quelque chose. Par ennuis de ne plus t'avoir pour parfois t'ennuyer, tu pourrais ainsi peut-être me manquer. Par sentiments, je ne pourrais le savoir qu'au moment propis. Certes, je doute fort qu'un seul être puisse sentimentalement me manquer, étant donné que même ma défunte génitrice n'a le droit à ce sentiment bien à part. »

Déconcertant, quand on vous dit la vérité. Lueur était le quatrième louve à qui, sans le dire directement, il avouait le fait qu'il ne ressentait pratiquement rien et qu'ainsi, il imitait les sentiments tel que la colère et la joie. Ne serais-ce pas étrange s'il serait vraiment lui-même, sans tout ce 'faux' qui l'accompagne caractèriellement? Car sans ce faux, il était évident que ce qui était 'vrai', serait encore bien pire.

« Tu es un être vivant, au sens propre du terme, tu fais partie des modèles lupins normaux. Ceux qui ne sont ni trop bon, ni trop mauvais. Comme chaque être, tu es un morceau de ce monde indispensable, mais qui en tant voulu se fera remplacé par la nouvelle génération. Pour toi, ne suis-je pas un simple fou? La logique voudrait, étant donné que je suis un fou sadique et 'ennuyant', que personne ne serait assez bête pour même éprouver de la tristesse à ma disparition. Ensuite, tout comme les règles, la logique ne se respecte pas toujours. »

Justement, quand le nocturne ce mettait à expliquer la logique de son cerveau, c'était un vrai cataclysme qui s'en suivait. On peut être sage et 'fou', mais dans le cas de Deamon, ce n'était ni l'un, ni l'autre.

[Si c'est pas compréhensible (parce que c'est zarbi ce que j'ai écris), tu le dis hein :p]

Redressant légèrement la tête, le loup avait l'impression d'être resté comme ça pendant des heures. Mais ce n'était autre que cette blessure qui lui infligea une certaine crampe douloureuse. Génial.

"C'est bien pour ça que la logique ne se respecte pas toujours. Mais, je ne peux que constater que souvent, ceux qui ne respectent pas la logique sont ceux avec les sentiments."

Deamon ne pouvait ainsi comprendre qu'il manquerait 'sans doute' à la louve. Il ne pouvait comprendre, mais il savait pertinemment bien que la seule raison pour cela était due au fait qu'il ne ressentait pas ce sentiment précis.

"Un jeu? Ah.. Avant, ça l'était. En toute honnêteté, si je verrai les autres comme ce qu'ils sont, je n'aurais qu'une idée en tête. Mettre une fin à leur existence. Je ne ferais différence entre nocturne ou ciel. Quand tout le monde est un pion, ça m'évite de vouloir les détruire. Certaines choses dépassent les limites du jeu, ainsi c'est à elle* de décider quand le bon moment est venu pour un être de perdre sa place en tant que pion et de devenir ou un mort, ou un allié."

Se levant, le loup s'étira tranquillement, ce fichant bien de sa blessure qui commençait à nouveau à lui faire mal.

"Avoir une telle vision des choses peut avoir l'air idiot. Étrange. Je n'acceptais pas de voir les choses comme ça, jadis. Mais pour ma survie et celle des autres, j'ai été forcé à cette vision des choses. Certaines parties du jeu sont sous mon contrôle, je sais très bien comment certains réagissent. C'est malheureusement aussi les parties les plus ennuyantes. D'autres parties sont compliquées, avec des résultats non attendu. Bien que plus amusantes, ces parties-là, elle* les déteste."

[*elle, c'est la voix x)]