La nuit avait maintenant, depuis une heure et quelques, pris le dessus sur le jour. La noirceur s'était installée, l'humidité avait grimpée en flèche, se faisant, un épais brouillard s'était dressé sur les terres du ciel et ses environs depuis dix minutes à peine. L'ombre d'une louve rôdait parmi les morts, se faufilant entre les tombes des défunts. Ce soir, une curieuse odeur régnait dans l'air. Un mélange de soufre et de chair en décomposition... La nocturne prenait de grandes bouffées d'aires. Le parfum émergents du sol la rendait particulièrement agitée, funeste présage... Le pas lourd et assuré, Heyden s’enfonçait silencieusement dans le cimetière à la recherche de quelque chose... Une chose à la fois rare mais commune... Une chose difficile à obtenir, mais en même temps, si facile. L'allure lente, la louve gardait les yeux fermés, la tête balancent parfois vers l'arrière gauche à cause des frissons qui lui parcouraient le corps. Sa tête, ses pensés étaient envahis par la mort, le désespoir. Les cris résonant de chaque côtés de son crâne l’excitaient au point tel où elle cherchait à l'entendre de ses propres oreilles. Arrivé au centre du cimetière, Heyden s'assied. Elle respira puis, levant la tête vers la lune poussa un hurlement allèchent. Un doux hurlement, n'y sinistre, n’y macabre. S'était le cri d'une louve qui ne cherchait que la compagnie, un cri réconfortant... Mais l'était-il vraiment ?

La louve respirait si profondément, si faiblement... On aurais dit une statue de marbre froid, un corps sans vie ayant rejoins une dernière fois le commun des mortels pour assouvir une douce vengeance morbide. Venant de derrière, une petite voix, vibrant de dégoût, se laissa entendre au travers des murmures de la nuit. C'était toujours trop facile, se disait à l'instant la louve adulte, qui, dans une lenteur ennuyante et terrifiante, tourna la tête afin d’apercevoir les deux petites billes qui brillait non loin d'elle. Cette odeur si familière... Le mélange du ciel et des enfers.. La progéniture de ce cafard... Arkan. Finalement, la soirée s'annonçait moins ennuyante que prévue. Un rire sadique, digne des grand films d'horreurs retenti de la gueule de la nocturne. Non pas un rire de folle, mais plutôt de démon, un rire à en donner froid dans le dos... Le genre de rire qu'on pousse la gueule fermée.


Heyden se leva lentement et se retourna, avancent maintenant vers la loupiote. Sa queue battait le brouillard qui se dissipait lentement à son passage. La louve afficha un large sourire, amusée par cette rencontre dans laquelle elle jouerait un rôle on ne peut plus plaisant. C'était si facile de connaitre la fin de cette soirée... Aussi clair que de lire à même les pages d'un livre d'histoire.

Les pattes solides, le dos droit, Heyden restait de marbre, sans faille, sans humeur ou haine. Elle jouait les louves sans émotions, pour qui la mort n'était rien d'autre qu'un jeu. Mmmh, la mort... Étrange création que la louve côtoyais si souvent, sans pour autant y succomber. Seule la tête de la nocturne était légèrement inclinée vers le sol, afin de faire face à la loupiote sans la vision d'un museau qui dérange. Lorsqu'une ombre vint déranger l’horizon, Heyden ne bougea pas, mais roula lentement... Trop lentement, les yeux vers la silhouette. Son pelage brunâtre dansait avec la brise... Mais laquelle ? Elle était si faible qu'on ne parvenait point à la sentir, pourtant, elle était si facilement perceptible du regard. L’ambiance lugubre des lieux rendait l'entrer de la louve digne d'un film d'horreur. Elle avait bien choisit son moment. Heyden poussa un grondement contre la nouvelle venue. Serte, elle préférait les femelles qu’aux mâles... Serte, elles étaient de la même meute, mais Heyden avait en horreur le fait de se faire déranger lorsqu'elle s'amuse. La nocturne roula les épaules dans un bruit de craquement et avance à son tour. Elle plaqua sa patte gauche au devant de la loupiote, ainsi que sa patte droite, au derrière. De ce fait, la louve maintenait la loupiote dans une sorte de cage, interdisant la louve blanche de s'approcher de la petite ciel. Une marque de gentillesse envers la petite ? Non... Seulement de l'égoïsme à l'égare de la nouvelle venue. Durant son parcoure, elle n'avait pas quitté sa congénère des yeux et cela même arrêter au dessus de la loupiote, n'avait en aucun cas changé. Bien que les paroles ne se soient jamais échangées, les loups d'une même meute se connaissent tout de même...

« Que viens-tu faire ici, Lakota ? »

Sa voix ne laissait entendre une quelconque marque d'agressivité. Non Heyden ne cherchait pas l'affrontement avec cette louve, mais seulement son départ. Ainsi donc elle pourrait s'amuser en paix.

« Cette petite est maintenant sous ma juridiction. Ne t'avise pas de la toucher. »

Pourquoi... Pourquoi tant d'égoïsme ?