Une fierté? Ou pas?

Tia marchait la tête haute vers le temple en espérant qu'il n'y aurait personne à son arrivée car elle ne s'y rendait pas pour y faire une annonce officielle ou implorer les autres loups de venir. Elle s'y rendait seulement pour penser à ce que deviennent les terres qu'elle dirige aux côtés de son fidèle et aimant loup Psychose.

Le pelage blanc et reflétant de brillance par le soleil aveuglant de l'hiver à cause de la neige tombée la veille à gros flocons, la louve marcha malgré tout tranquillement vers le temple, ses pattes se noyant dans la neige glacée jusqu'au trône sur lequel elle s'assit et les boulettes de neiges qui s'étaient collées à ses poils commencèrent à fondre.

On entendait la neige, maintenant transformer en gouttes d'eau, s'écraser sur le sol par le silence qui y régnait et que Tia savourait en fermant les yeux et imaginant égorger une ennemie ayant cherchée à l'être... Si un jour cette louve ennemie osait repointer le bout de son nez, Tia s'est jurée de lui faire la peau. Une mort lente et douloureuse où elle pourrait savourer son plaisir de haine protectrice.

Après ces belles images qui traversèrent l'imagination de la louve blanche maintenant agée de sept ans elle réfléchit à la génération qu'elle trouvait lamentable qui allaient leur succéder. Elle s'allongea, cherchant une solution pour montrer à quel point les nocturniens inspirent la terreur sanglante.

Psychose, comme si un appel lui avait été lancé, se sentit soudainement attiré vers le Temple. N'ayant rien de plus intéressant à faire, les combats n'étant que limités ces derniers temps et les proies d'une facilité déconcertante à attraper, le mâle blanc suivit l'instinct qui le poussait vers le lieu d'annonce des Nocturnes.
Avançant dans la poudreuse d'une allure légère et soutenue, le loup blanc savoura le contact froid sur ses pattes. Il aimait la neige, voir cette étendue blanche loin devant lui, sentir ce contact sur ses poils. C'était un plaisir de la vie qu'il éprouvait depuis bien longtemps. Peut-être depuis l'époque où il avait remarqué que, malgré la tâche foncée de son dos, la neige était un bon camouflage pour les loups blancs comme lui. A croire qu'il était fait pour vivre dans un monde enneigé.

Arrivé à quelques minutes du Temple, une odeur fit stopper Psychose. Une odeur qu'il se plut à savourer un instant, sous cette neige transformée en pluie. Il n'avait désormais plus ce besoin d'aller vite et prit donc le temps. Chaque pas le rapprochait - il le savait désormais - de Tia.
Les oreilles pointées vers l'avant, le nez légèrement levé vers le ciel sombre, le loup blanc sentit une bouffée d'amour naître dans sa poitrine. Ce sentiment qu'il croyait utopiste, auquel il ne croyait pas avant de rencontrer la louve blanche. Si un jour il découvrait un quelconque intérêt pour la philosophie, ce serait là un sujet intéressant à n'en pas douter. Mais bon !

Quand il entra enfin dans le Temple, Psychose laissa son regard se porter sur le trône où une silhouette blanche était couchée. Arrêté à l'entrée, il resta quelques secondes à fixer la louve avant de reprendre son chemin, vers elle. Quand il fut assez près pour le faire, il posa son museau contre celui de Tia, heureux de la voir comme toujours.

Tia s'était assoupie à force de penser à une solution pour que les Nocturniens redeviennent les terreurs d'autrefois.

Alors qu'elle était entrain de rêver qu'elle luttait avec acharnement face à un loup de taille, celui-ci lui toucha le bout du nez humide sur son museau qui réveilla la louve et elle s'aperçut que la fin de son rêve était réelle mais elle n'ouvrit pas les yeux pour mieux savourer ce moment de bonheur qui commençait à l'envahir de l'amour qui avait serré son cœur quand elle se rappelait de la première fois qu'elle l'avait rencontré. C'était bien lui... Psychose. Le seul loup pour lequel elle confia tout son amour et le seul aussi qui était de taille à faire un excellent adversaire à présent.

Oui, dans son rêve, le merveilleux loup contre lequel Tia se battait était Psy. Jamais elle ne revue un loup à sa hauteur... Après s'être perdue dans ses pensées si jouissives envers son loup si unique - et qui l'était davantage grâce à sa tache noire - la louve blanche commença à lever la tête délicatement en continuant de caresser le bout du museau de Psy et ouvrit doucement les yeux afin de pouvoir savourer le moment où elle va découvrir le corps de son loup adoré. Quand ses yeux fut pleinement ouvert, son regard était rempli d'amour et ressentait les sentiments de Psy, ce qui intensifiait davantage l'amour qu'elle avait pour lui.

Elle n'osait pas pour le moment de lui parler de la raison qui l'avait poussée à venir ici. Elle préféra savourer cet instant en sa compagnie qui devait rare depuis longtemps et ceci lui faisait regretter le bon vieux temps.

La louve baissa les oreilles d'une façon soumise et de culpabilité. Elle fit une léchouille sur le museau de Psy pour s'excuser de ne pas être une louve assez bien pour lui, pensant qu'il est possible qu'elle l'est déçue avec son comportement changeant. Enfin... elle ne savait pas comment expliquer ce qui changeait en elle, mais elle devenait plus calme et aujourd'hui la colère revient en elle. La vraie soif de sang.

Le loup blanc eut un léger sourire, petit coin de sa bouche se soulevant, lorsqu'il vit le regard amoureux de Tia. Il en sentit son coeur se gonfler de fierté. Fier d'être parvenu à faire d'eux un couple partageant le même amour. Fier que ce couple - son couple - perdure malgré le temps, les enfants... Malgré tout, toujours. Fier d'être simplement l'élu du coeur de Tia, sa sauvageonne.

Mais quand la louve blanche baissa les oreilles, Psychose n'apprécia pas. Il comprit au regard, aux gestes de la louve qu'elle culpabilisait mais la raison lui en échappait. Si il s'était trouvé dans les pensées de Tia, il aurait compris. Compris que tout deux partageaient la même peur : celle de perdre ce qu'ils étaient, d'oublier la soif de sang qui les faisait jadis vibrer et vivre, simplement.
Pour Psychose, la raison de ce calme en eux était du à l'âge. Il sentait, avec le temps, ses goûts changés. Oh, il aimait toujours autant le sang, mais prenait de plus en plus de plaisir à blesser avec les mots et à voir la peur s'inscrire dans le regard de ses victimes.
Ou peut-être était-ce dû à la nouvelle génération, bien trop faible, bien trop gentille, bien trop naïve ... Une nouvelle génération qui avait une vie trop parfaite que pour être intéressante. Une nouvelle génération qui pensait que tout lui était du, qui avaient une écuelle d'or face à eux mais qui trouvaient encore des raisons de se plaindre. Des faibles, tous !

Psychose, à son tour, fit une lèche sur le museau de Tia. Son sourire en coin se dessina à nouveau et il dit alors la seule phrase qui lui passait par la tête. Il n'y avait qu'avec elle qu'il parvenait à mettre son coeur à nu ... Il l'aimait. Plus que tout.

" Merci d'être là. Je t'aime Tia."

Simple et sincère, comme seul le loup blanc savait le faire. De lui, un simple " je t'aime" venait du fond de son être, mots rarement énoncés et uniquement à l'attention de la dominante nocturne. Même ses enfants n'avaient encore jamais entendus ces mots, bien qu'ils sachent à quel point leur père les aimait. Mais Tia, elle, avait ce privilège ...

La louve fut rassurée par ces simples paroles et savait que Psy comprenait sûrement mieux que personne ce qu'elle ressentait et ce qui l'inquiétait tant.

La louve resta muette malgré tout, comme si aucun n'arrivait à sortir de sa gueule pourtant elle eut brièvement essayé mais elle ne put y parvenir, gardant cette boule au fond de la gorge.

Elle se contenta seulement de sourire amoureusement en le regardant tendrement. Une regard bien rare mais qui n'était réservé qu'à Psy. L'union de cet amour qui les rattachait prouvait bien que rien de pouvait les briser même si la nouvelle génération devenait... lamentable à son goût.

Elle se blottit contre son bien aimé et n'y bougea plus. Tout aurait pu s'écrouler autour d'eux à cet instant. Elle n'en avait plus rien à faire. Le principal, c'était qu'elle finisse ses jours auprès de lui.

Sujet: Re: Une fierté? Ou pas? Sam 1 Jan 2011 - 20:42

Le loup blanc observa sa bien aimée et, une fois encore, sentit une grande bouffée d'amour s'emparer de son être en voyant le sourire que la louve lui faisait. Quand elle se blottit contre lui, il ferma les yeux et aspira l'odeur de la louve avec force, s'enivrant de ce parfum qu'il aimait tant. Puis, avec toute la tendresse dont il pouvait faire preuve, il commença à laver le cou de Tia, simplement heureux de ce moment.

Les dominants Nocturnes, respectés et craints par tous, en ce moment auraient pu faire sourire n'importe qui passant, de par l'amour qu'ils dégageaient. Qu'y-a-t-il de plus fort que l'amour pour donner l'espoir en de meilleurs jours ?

[ Huhu, le champagne ça donne pas trop d'inspiration xD ]

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